Je continue ma quête, toujours et encore, mais je suis sous médication qui n’aide pas. À moins de consommer des stimulants à bonnes doses, tout ce que j’arrive à faire sont les cent pas, toute la journée et c’est épuisant. Heureusement, j’ai pu mettre la main sur des stimulants qui m’aident à faire des choses tels que de construire un autre site web sur ma personne, faire des auto-portraits photographiques et en l’occurence, écrire cette entrée de blog.
Il me semble que tout ce que j’arrive à faire ces temps-ci tourne autour de moi, mais je le donne toujours gratuitement au monde, bien que le monde ne semble pas en avoir besoin plus que cela. J’en ai besoin moi. Besoin de m’offrir, et besoin de le faire à ma façon, sur mes propres termes.
Une récente conversation avec un autre internaute m’a ouvert les yeux sur un aspect de mon existence qui m’était conscient dans une certaine mesure, mais inconscient dans sa portée : je me considère comme le personnage principal de mon existence. Les lieux ne me semblent que des décors, et les gens, parfois que des figurants. L’internaute en question était psychologue et il m’a fait une recommandation. J’en était conscient, mais je n’avais pas réalisé à quel point ce n’était le cas pour les autres. Et moi qui me dit que nous sommes tout un chacun des centres de l’Univers… on me dit qu’il faut tuer ce centre. Tuer le personnage principal au milieu du film et voir comment se développe le reste de l’intrigue, à la Hitchcock.
Mais est-ce que je me sens prêt à faire cela ?
Non, je reste
Absolument pas.
Déjà je ne vie ma vie qu’en attendant la mort, mais je m’aime trop pour me faire du mal ou me suicider, que ce soit un suicide littéral ou simplement l’abandon d’une partie de moi : le protagoniste. En rétrospective, je crois que le protagoniste est arrivé en moi par nécessité de survie. J’ai été élevé dans une famille dysfonctionnelle avec un frère violent qui se prenait pour le père, lui étant absent, et une mère workaholic et contrôlante.
J’ai du apprendre à prendre sur moi de faire des changements à la structure dans laquelle je vie. J’ai appris à devoir manipuler les événements pour arriver à satisfaire mes besoins émotionels: que ce soit l’installation d’une serrure à ma porte de chambre pour que mon frère arrête de forcer son entrée, ou encore la quête d’amis, moi qui n’en a jamais eu beaucoup, j’ai appris à me voir comme un personnage principal, quelqu’un qui peut changer la psychologie des autres, un créateur vivant des péripéties pour produire le monde où il pourra grandir.
Il semblerait que ce soit précisément ce protagoniste qui me mettrait des batons dans les roues et qui m’empêcherait d’avancer… mais avancer où? Pour faire quoi? Je préfère autant rester sur place que d’avancer dans un monde que je n’ai pas construit et que je n’ai pas changé. Bref, un monde où je ne saurais vivre et subvenir à mes besoins émotionnels. Alors je dis non. Non, je reste. Je reste sur place et je ne bouge pas.
Un hobbit vivait dans un trou
Eh oui, j’ai décidé de faire du sur-place dans ma vie… ou bien ça m’a été imposé et je me suis fais croire que ça a été une décision de ma part. En vérité, je ne me sens plus capable de retourner dans le monde et devoir dealer avec des choses comme des patrons, des gens stupides, des obligations inutiles, de la bullshit. Je suis trop à l’aise dans mon style de vie actuel où je ne fais peut-être pas tout ce que je veux faire, mais je ne fais que ce que je veux.
L’histoire de mon personnage, c’est celle de défaites dans tous les aspects de la vie, celle d’un anti-héros, d’un underdog qui n’a pas surmonté l’adversité, mais qui a tout de même une fin heureuse; la fin de Samwise Gamgee dans les films du Seigneur des Anneaux. Une fin qui convient à un hobbit: vivre dans un trou avec toute une collection d’objets de toutes sortes. Et comme les hobbits, je ne veux pas partir à l’aventure. J’y suis déjà allé, et je ne veux aucunement y retourner
Est-ce pour autant que le personnage principal doit mourir? Je préfère autant profiter de la vie tant que je l’ai au lieu de la perdre à travailler inutilement. Il n’y a rien de mal à profiter des petites choses de la vie. On me dit souvent que je devrais faire quelque chose de ma vie… mais qu’ai-je à faire de ma vie? Je ne dois rien à personne. Me dois-je de faire quelque chose de ma vie? J’ai déjà fait ce que je voulais faire.
Une possibilité est une oeuvre
Oui, j’ai déjà fait ce que je voulais faire de ma vie : ouvrir une possibilité. Celle que j’ai ouverte permet la création d’une nouvelle religion. Je l’ai déjà fait; ce n’est pas dire que ma nouvelle religion s’est effectivée, mais je l’ai possibilisée. Et une possibilité de ce genre est une oeuvre tout à fait valable. Après, si on en veut de cette religion, elle sera adoptée, et si on en veut pas, oubliée. Et ça me va… Tel Gilgamesh, je n’ai pas atteint l’immortalité, mais ce qui compte, ce sont les oeuvres qu’on fait.
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