Genre : Lamentation

Genre poétique d’origine religieuse et prophétique, elle est une plainte de la victime du sort qui prend conscience à la fois de sa valeur endogène et de sa destruction exogène. La lamentation concerne toujours un être supérieur, que nous pouvons tous reconnaître en nous-même, qui subit l’infortune du sort. Ici le poète apparaît sous son jour vulnérable malgré toute sa puissance, malgré sa force qui fléchit devant celle des choses. Son ton plaintif et douloureux est pourtant bien la manifestation de l’assertivité, mais c’est celle d’un blessé qui cherche à attirer l’attention, non sur soi, mais sur le tragique-même de la situation. C’est un quelqu’un bien réel qui subit de fortes souffrances et dont la récitation ne peut que jeter l’opprobre sur la source du malheur.
Originant dans la littérature hébraïque suivant la destruction du Temple, le genre commence par lamenter à la fois un peuple puni par son Dieu et un Dieu trahit par son peuple. Avec le tournant chrétien et hellénistique, ce sera un individu plaint de son destin tragique dont la figure de Jésus synthétise la forme en celle du héros tragique. Depuis le temps des tragédies classique, s’est transformé le public et l’auteur qui se cherchant l’un l’autre ont fini par fusionner. Le héros tragique apparaît maintenant comme un clown qui se blesse de ses propres délusion alors que le public-auteur projette sur lui sa propre condition qui reste inconsciente: la fusion entre créateur (l’auteur de la pièce) et créatures (le public) et que ce qui était artifice (le héros tragique qui n’était que le jeu de l’acteur) est devenu bien réel. Notez comment est devenu risible un protestataire qui croit pouvoir changer le monde: ceux qui rient sont à la fois les auteurs de ce monde et le public de ce protestataire, héros tragique réduit en clown qui est devenu pourtant le seul réel individu. Celui qui réalise vivre une tragédie, étant à la fois son public et son auteur, et veux y mettre fin “sort de la matrice” pour devenir un réel héros dont la tragédie est d’être moqué et non pleuré.
Les lamentations de Messy Erzast se veulent poursuive cette tradition en montrant comment elle est renversée exprime les états d’âmes de celui qui soit dans la situation paradoxale d’être le héros tragique clownifié.


  • Suis-je ou suivis-je?

    Je ne sais plus ce que je fais sur cette Terre Je ne sais plus où je dois me terrer Ou si je dois simplement me taire >>>




  • Note dépasse âge

    Celui que tu ne cesses de caler Est la pierre angulaire Qui s’enfuit courant sur la mer Il est beau Il est roi Il est moi >>>




  • Soleil sourd

    Si ça va de soi, ça tombe sous le sens Mais si tu tombes de haut Ce sera sans dessus-dessous Sauf l’exception: se jeter est voulu… …alors ça, ça tombe à pic >>>